Le yoga a été comme une aspiration de mon âme vers lui.
Je me souviens d’une période de ma vie, plus précisément
dans ma jeunesse, où je me suis développé et construit autour d’un sentiment de
protection face à une peur intérieure profonde, qui se reflétait en partie dans
ma vision du monde extérieur. Je profite
de cette occasion pour déposer une demande de pardon envers tous les Êtres vivants
que j’ai froissés ou blessés, consciemment ou non ; le pardon et l’Amour
sont deux énergies d’élévation et de maturité, elles nous permettent de
transcender la lourdeur et la négativité de certaines émotions.
Sur ce chemin, heureusement, l’élan de vie, la foi qui
m’anime et le courage de faire d’autres choix m’ont permis de revenir sur une
voie plus juste pour mon équilibre et mon bien-être.
Victor Hugo soulignait ceci : « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le
genre humain n’écoute pas ». Comprenons bien ici que Victor Hugo
intègre dans l’usage du terme nature, cet élan de vie qui nous anime tous
autant que nous soyons, puisque nos faisons partie intégrante de la nature !
De la sorte, schématisons très sommairement la condition humaine :
Être
humain = Organisme vivant
Organisme
vivant = assujetti à des lois naturelles
Or, ces mêmes lois naturelles ne sont plus entendues,
respectées ni considérées à leurs justes valeurs dans nos sociétés modernes
actuelles – (quoi qu’une transition et des éveils s’opèrent fort heureusement
dans certains milieux).
Développer assidûment ma pratique de yoga m’a permis de
réaliser combien nous sommes envahis et agressés par un nombre croissant de stimuli
stressants pour nous.
Notre organisme, dans ses fonctions les plus archaïques certes, mais aussi les plus vitales, est ainsi déconnecté de ses réels besoins primaires au profit d’une dégradation de notre état de santé et d’un bon équilibre. Quoi qu’on en dise, ces fonctions archaïques sont les constituants de base de tout notre équilibre.
Simplifions encore une fois très sommairement :
Être
humain = Fonctions archaïques
Fonctions
archaïques = Chimie et bio-électromagnétisme
Le point de départ est la réalité
biologique du vivant. A titre
d’exemple, dès le moment de la conception d’un être humain où un spermatozoïde
pénètre à l’intérieur de l’ovule, celui-ci produit une réaction chimique interdisant
tout accès à d’autres spermatozoïdes.
Bienvenue dans le mode de formation des espèces : la
phylogenèse !
Plus poétiquement, on parle d’amour. D’ailleurs, en parlant
d’amour dans son sens le plus commun, c’est aussi le résultat d’une fonction
archaïque, une production biologique chimique : les hormones.
C’est là où intervient un phénomène d’importance majeure
souligné par Christian Flèche, auteur du livre « Mon corps pour me
guider » : « Le cerveau ne
sait pas faire la différence entre le réel et l’imaginaire. [….] Tout ce qui
vient à travers les sens, ou à travers la pensée, l’imaginaire, est traduit de
façon biologique ».
Notre cœur bat la chamade suite à une réaction
chimique !
Ainsi, dans notre quotidien d’Hommes contemporains, il y a
un accroissement incessant d’échanges et de productions chimiques qui se font à
notre insu. Les résultats de tous ces stimuli externes (visuels, olfactifs,
sonores, gustatifs, dermiques), et particulièrement excessifs dans les
agglomérations, se retrouvent essentiellement dans le dérèglement de nos
organes par une relation de cause à effet dont nous sommes inconscients :
une sur-sollicitation des fonctions archaïques et de notre chimie intérieure, d’autant
plus accrue avec l’usage des technologies virtuelles.
Cette situation n’est pas irréversible, au contraire, nous
pouvons en prendre conscience grâce à
notre sensibilité. Accéder à cette sensibilité va demander pour la plupart
d’entre nous de « shunter » les réflexes mentaux et les pensées pour
observer et découvrir nos schémas réactionnels habituels.
Dans les aphorismes du Yoga
Sutra, dès la deuxième sentence, nous apprenons ceci :
« Yoga citta vrtti nirodah »
« Le yoga est la
faculté de diriger les fluctuations du psychisme ».
Ce qui revient à dire que la plupart du temps, et pour beaucoup d’entre nous, nous ne sommes pas conscients que nous sommes entraînés dans le tourbillon de nos pensées et de nos réactions habituelles.
On peut
légitimement se demander quel est l’intérêt de cette faculté ?
Ce qu’enseigne le quatrième aphorisme du YS :
« Vrttisarupyam itaratra ».
« Autrement, il
y a identification aux activités du psychisme ».
(Image
extraite du YS commenté par Bernard Bouanchaud)
Ayant connaissance de ces quelques informations ( on peut développer le sujet et je le ferai probablement lors d’un prochain article), ne pouvons-nous pas nous interroger sur nos actuels modes de vie hyper sollicités pour faire des choix conséquents, et pourquoi ne pas établir des bases plus modérées pour le bien de tous les êtres vivants ?
J’évoque ici Pierre Rabhi : « Une sobriété
heureuse ».
Du bon sens, tout naturellement !